Paz Hien sur la question peule en lien avec le terrorisme: parlons en, dit-il.

 »Beaucoup de gens disent des choses en privée qu’ils ne vont jamais assumer publiquement. Des gens, mêmes certaines hautes autorités disent publiquement qu’il ne faut pas assimiler le terrorisme aux peuls, pourtant en privé ils disent tout le contraire.

Ce qu’il faut savoir : Oui il existe certainement des terroristes peuls mais tous les terroristes ne sont pas des peuls. Plusieurs personnes non-peuls ont posé des actes terroristes ici sans qu’on assimile leur ethnie au terrorisme.

Ça fâche même certaines personnes lorsque des organisations dénoncent l’acharnement contre les peuls de façon générale.

Supposons même que tous les terroristes soient peuls. Combien de terroristes sont au Burkina? (exagérons en prenant environ100.000). Combien de peuls sont au Burkina ? (Prenons au minimum 2 millions).En faisant le ratio, on se rendrait compte que la part des combattants terroristes représentent environs 5% de peuls (et là encore nous avons exagéré sur les chiffres)

Ne pensez-vous pas que pour protéger l’image et l’intégrité morale des 95% restant il nous faut faire très attention à notre langage ?

Imaginez un seul instant que la moitié de cette population se soient engagée dans le combat contre le Burkina…

Malheureusement, au Burkina, certains s’arrogent le droit de classifier les ethnies selon leurs degrés de dangerosité, en complicité tacite avec l’administration publique.Et les quelques personnes qui osent dénoncer publiquement cela, ne restent pas constantes dans les cadres privés. Hors ce qui se dit en privé est plus important et a plus d’impact que ce qui se dit publiquement.

Il ya trop de sournoiserie et d’imposture sous nos tropiques.

La stigmatisation conduit inéluctablement au repli identitaire des personnes stigmatisées. Le repli identitaire favorise l’extrémisme sous ses diverses formes.

Faisons attention à notre langage. »