A l’issue de l’Assemblée Générale de l’Association pour le Bien-être en milieu Scolaire (ABS), notre rédaction s’est entretenue avec Monsieur Jean Sylvanus OUALI, président de ladite association.
Burkina Labaali+ : Présentez-nous votre association et ses objectifs.
M. OUALI: Depuis sa création en 2018, l’Association pour le bien-être en milieu scolaire (ABS), association à envergure régionale non confessionnelle, apolitique, non ethnique et à but non lucratif s’est donné pour mission de promouvoir le droit à une éducation de qualité et inclusive pour tous les enfants au Burkina Faso et plus spécifiquement dans la région de l’Est. Elle a pour objectifs spécifiques, de défendre et promouvoir les droits des enfants en milieu scolaire et hors scolaire, améliorer la gouvernance en milieu scolaire et promouvoir l’éducation environnementale.
Burkina Labaali+: Qui peut être bénéficiaire et quelle est la procédure ?
M. OUALI: En raison de la crise sécuritaire qui frappe durement le domaine de l’éducation, l’ABS, depuis maintenant 3 ans a orienté ses actions vers l’assistance des élèves impactés par la crise sécuritaire. C’est pourquoi en 2 ans nous avons pris en charge souvent entièrement ou à moitié la scolarité de certains de ces enfants.
Les bénéficiaires sont choisis sur la base du degré de l’impact de la crise sécuritaire sur eux. Ils constituent pour la majorité, d’enfants ayant perdu un ou deux de leurs parents dans les attaques terroristes dans la région de l’Est.

Burkina Labaali+: Quel est le bilan des actions clés menées par l’ABS ?
M. OUALI: Nos actions ont concerné trois volets : la sensibilisation, la prise en charge des frais de scolarité et l’accompagnement sanitaire. Nous avons débuté en 2020 par des actions de sensibilisation. En effet, l’ABS en coordination avec la Police Nationale de Fada N’Gourma, a organisé des séances de sensibilisation à l’endroit des élèves sur la sécurité routière. En matière de circulation routière, beaucoup d’enfants sont venus des différents villages de la région de l’Est et ne savent pas forcément comment circuler en ville. Nous avons pu passer le message à 1 200 enfants environ. Aussi, en deux (02) ans, nous avons pu venir en aide à quatre-vingt et huit (88) enfants pour un montant de trois millions (03) millions et demi. Et ce soutien a concerné leurs frais de scolarité. Également, d’autres élèves étaient confrontés à un problème de place et l’association a mené des plaidoyers auprès des structures éducatives ; chose qui a facilité leur insertion ou réinsertion dans les rangs des élèves de ces établissements. Sur le plan sanitaire, l’ABS a pu prendre en charge les frais médicaux de ces certains élèves qui ont été affectés par des maladies.

Burkina Labaali+: Comment ABS mobilise ses ressources ?
M. OUALI: Étant une organisation à but non lucratif, l’association compte d’une part sur la cotisation de ses membres et sympathisants pour financer ses projets, et d’autre part sur son partenariat avec la Famille du Grand Gulmu qui est une structure des ressortissants de la région de l’Est vivant principalement en Allemagne. A ce jour, la Famille du Grand Gulmu est le principal bailleur financier de l’ABS.
Burkina Labaali+: Quelles sont les difficultés auxquelles vous êtes confrontés dans la mise en œuvre de vos activités ?
M. OUALI: Les difficultés sont légion, c’est le lieu pour moi de dire toute ma reconnaissance à Monsieur François-Xavier OUÉDRAOGO, Directeur Provincial des Enseignements Post-primaire et Secondaire du Gourma et à ses services techniques qui ont permis à ce qu’on puisse régulièrement identifier les élèves bénéficiaires. Certains enfants, lorsqu’on les assiste cette année, l’année qui suit pour les retrouver c’est très difficile. L’autre difficulté également demeure la modicité de nos moyens, nous aurions voulu faire un peu plus grand mais hélas, nous sommes limités dans nos actions par l’insuffisance de moyens financiers.

Burkina Labaali+: Quelles sont vos perspectives ?
M. OUALI: En termes de perspectives, l’ABS entend continuer à préserver ses acquis en soutenant toujours les anciens élèves bénéficiaires et également élargir ses actions aux nouveaux élèves victimes du terrorisme. Elle compte aussi aller vers d’autres horizons c’est-à-dire développer d’autres projets en milieu scolaire, notamment ce qui entre en lien avec les enseignants eux-mêmes en fonction de nos moyens.
Burkina Labaali+: Quel est votre dernier mot ?
M. OUALI: Mon dernier mot va à l’endroit des membres de l’ABS. Je salue leur détermination, leur disponibilité et leur volonté à venir en aide à ces enfants qui ne méritent pas le sort qui leur est réservé. C’est également le lieu pour moi de dire toute notre reconnaissance aux membres de la Famille du Grand Gulmu qui, malgré la distance, veillent sur l’avenir de la région en finançant des actions qui participent à la construction de l’Homme.
Ousmane DICKO pour Burkina Labaali+